Historique

L’origine de l’ONG remonte à mars 2002, avec la rencontre d’une jeune enfant handicapée de Port Gentil âgée de quatre ans et un expatrié français de passage dans son quartier. Cette petite fille qui était née avec un bras et une jambe manquante (Agénésie), restait assise dans le sable sans pouvoir se déplacer.

« Au début, je n’avais entrevu qu’un regard de l’enfant dans la pénombre. Même si je n’avais rien envisagé de faire immédiatement, cela avait suffi, car j’avais lu dans les yeux de l’enfant une recherche curieuse et désintéressée du contact ».

 

Le simple fait de parler de cette première rencontre à une autre personne en France, a été l’élément déclencheur supplémentaire pour envisager de faire quelque chose et se renseigner sur les possibilités de venir en aide à l’enfant et sa famille. C’était déjà le refus de la fuite et de l’indifférence.

 

Dans un premier temps, les démarches menées par cet expatrié français ainsi que son épouse médecin, ont consisté à faire l’examen des moyens d’appareillage et de rééducation existants au Gabon (Hôpitaux Libreville, Bongolo, A. SCHWEITZER) et auprès des ONG spécialisées (Handicap International, Chaîne de l’Espoir) dans la zone géographique Afrique Centrale.

 

Ils ont alors constaté l’absence au Gabon de moyens adaptés pour fabriquer une prothèse de jambe à l’enfant et aussi de devoir réparer et renouveler cette prothèse chaque année et jusqu’à la fin de la croissance de l’enfant.  Les responsables de Handicap International leur avaient donné ce conseil réaliste : « Vouloir venir en aide à un enfant avec la générosité du cœur, c’est bien, mais dans cette situation particulière, permettre ponctuellement l’autonomie à la marche à l’enfant pour le socialiser est très insuffisant : Il faut aussi prévoir dès à présent comment renouveler la prothèse chaque année jusqu’à la fin de la croissance donc pendant une dizaine d’années. En effet, l’enfant grandissant, la prothèse devient trop courte et il faudra aussi envisager des gestes chirurgicaux afin d’adapter la prothèse. La pire des choses, c’est de commencer à venir en aide à un enfant et de ne pas pouvoir l’accompagner dans la durée. Ceci peut créer chez l’enfant une frustration encore plus importante que si rien n’avait été fait » Ces recommandations orientaient donc de prendre en compte les bonnes conditions des plateaux techniques et financiers dans la durée avant de déclencher l’action de soutien (en envisageant le cas le plus pessimiste dès le début).

 

Afin de surmonter ces différents aspects, ils ont choisi de créer une ONG humanitaire avec sa propre méthodologie (voir le lien vers chartes Agir et Ethique) pour envoyer l’enfant en France afin de pouvoir gérer correctement et dans la durée les différents aspects médicaux et techniques. En Mars 2003, cette première enfant soutenue marchait avec ses nouvelles prothèses de jambe et de bras ! Elle a été également socialisée et inscrite dans une école de son quartier à Port Gentil. Tout ceci n’a été possible qu’avec la mise en place d’une chaîne de solidarité « extraordinaire », avec des personnes (au Gabon et en France) qui auparavant ne se connaissaient pas, et qui ont apporté chacune, de façon bénévole et volontaire, un maillon de la chaîne solidaire avec sa petite part d’énergie, d’argent et de temps disponible, pour rendre possible ce qui auparavant paraissait impossible. Voir cette enfant rayonnante, grandie et autonome, fut le plus beau cadeau de cette « chaîne de solidarité multi acteurs », d’autant plus qu’elle est devenue récemment maman d’un magnifique petit garçon.

Jean Claude avec Grâce mars 2002, Juin 2022, Grâce avec sa prothèse en mars 2003.

Suite à cette première action, d’autres enfants du Gabon, atteints de différentes pathologies (comme pied bot, bec de lièvre, Infirmité Motrice Cérébrale), ont bénéficié directement sur place au Gabon d’un soutien médical et psychologique (sans voyage à l’étranger) visant l’autonomie (petit matériel fabriqué sur place, soins de Rééducation) et d’une meilleure insertion sociale (inclusion scolaire pour certains enfants). Plus de 400 enfants ont été suivis depuis 2003.

Léa avec son déambulateur à domicile puis à l'école des Cocotiers en 2006.

Léa avec Olga, divine avec Blandine, matériels conçus par le technicien Henri: attèle de pied pour Noé et chaise adaptée pour Kimmie

Afin de pouvoir mener correctement ses actions, l’ONG « Synergies Enfants Gabon » s’appuie sur deux antennes de Rééducation fonctionnelle créées à Port Gentil (2005) et plus récemment Libreville (2021).

Antenne de Port Gentil 2014.

Equipe de Port Gentil lors d'une visite de Jean Claude en 2019.

Equipe de Port Gentil en mai 2024.

Une partie de l'équipe de l'antenne de Bikélé à Libreville, avec les sœurs de la Trinité.

L’ONG utilise une approche originale pratiquée dans le reste du monde par l’ONG Handicap International. Cette méthodologie désignée « Réadaptation à Base Communautaire » (RBC) consiste à trouver et à utiliser les moyens locaux et peu onéreux (souvent en bois) afin de fabriquer et réparer des appareils d’aide à l’autonomie, faciles à mettre en œuvre au domicile ou bien à l’école (par exemple une chaise adaptée, un déambulateur ou des barres parallèles. De plus, en appui des moyens développés au sein des antennes de Rééducation, des agents « volontaires » communautaires de Santé (certains formés en 2008, d’autres plus récemment en 2023) se déplacent directement au quartier pour un meilleur suivi de proximité 

Methodologie RBC Réadaptation à Base Communautaire.

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme...

Henri dans son atelier.

Fabrication de barres parallèlles.

Stagiaires de formation à Port Gentil mai 2023.

Stagiaires de formation à Libreville Avril 2022.

Stagiaires de formation à Libreville 2023.

Visite des familles dans les quartiers !

Depuis ses débuts, notre ONG « Synergies Enfants Gabon » a vu grossir progressivement ses rangs avec l’implication de personnes issues du milieu médical et paramédical mais aussi de la Société Civile. En octobre 2023, l’ONG a perdu Rodrigue, son président très investi depuis de nombreuses années dans le développement de l’ONG. Le bureau exécutif actuel a très à cœur de poursuivre son œuvre. 

Jean Claude avec Rodrigue ancien président dévoué, décédé en 2023

Rodrigue portant un enfant

Notre ONG travaille en lien avec la Société Civile Gabonaise (Ministères de la Santé, des Affaires Sociales, et de l’Intérieur, mairies, milieux hospitaliers) ainsi qu’avec certains organismes officiels ou des partenariats au Gabon ou à l’étranger (OMS, UNICEF, ambassades, Congrégations religieuses, autres associations humanitaires gabonaises, Lions Club, Aviation Sans Frontières, ONG française « Synergies Pour Un Enfant ». 

 

Sachant que les différentes actions de l’ONG, sont réalisées gratuitement et bénévolement, le besoin de subventionnement de bailleurs publiques ou privés dans plusieurs domaines d’activité de l’ONG est essentiel afin de garantir sa pérennité et son développement Ces aides financières peuvent être individuelles (comme par exemple des parrainages scolaires ou des dons de kits alimentaires). D’autres aides plus importantes proviennent d’entreprises privées ou d’organismes officiels (équipements des antennes pour la Rééducation et l’appareillage, gestes chirurgicaux, actions de formation et de sensibilisation).

 

Au fil du temps, notre ONG est devenue pour chacun de nous comme une seconde famille. L’une de nos agents de Santé communautaire l’exprime clairement encore récemment : « je suis dans ce projet et j’y reste car il a une âme »


Une partie du nouveau Bureau lors d'une visite à POG, à gauche Vianney Président, à droite Jules, Secrétaire Général, Dr Manou Saramba pédiatre et Marietta au centre.

Une partie du nouveau bureau lors d'une visite de représentants de l'Ambassade du Japon, à gauche: Frank coordinateur de projets, Olga Kinésithérapeute principale, à droite: Jules Secrétaire Général et Martine Responsable de l'antenne de Bikélé.